Rites et croyances

C'est le père Paul Lejeune, jésuite qui, dans la relation 1633-1634, parle des croyances des Montagnais en général (et non spécifiquement des Pekuakamiulnuatsh). Il y raconte l'histoire de la création du monde vue par les Montagnais, et il décrit le rituel de la tente tremblante de cette façon : «. deux ou trois jeunes hommes dressèrent un tabernacle au milieu de notre cabane, ils plantèrent en rond six pieux fort avant dans terre et pour les tenir en état ils attachèrent au haut de ces pieux un grand cercle qui les environnait tous. Cette maison étant faite, on éteint entièrement les feux. Le jongleur entré commença doucement à frémir, comme en se plaignant, il ébranlait ce tabernacle sans violence au commencement puis, s'animant petit à petit, il se mit à siffler d'une façon sourde et comme de loin, puis à parler comme dans une bouteille, à crier comme un chat-huant. puis à hurler, chanter, variant de ton à tout coup, finissant par ces syllabes, ho ho, hi hi, gui gui, nioué, et autres semblables. Tepouachi, Tepouachi, appelle, appelle; savoir est tes compagnons; là-dessus le jongleur, faisant du Génies, changeant de ton et de voix, les appelait; cependant notre sorcier, qui était présent, prit son tambour et, chantant avec le jongleur qui était dans le tabernacle, les autres répondaient. On fit danser quelques jeunes gens, entr'autres l'Apostolat qui n'y voulait point entendre, mais le sorcier le fit bien obéir. » À l'issu de ce rituel, des questions étaient posées à Kichikouai, sur la santé, la neige, la présence des animaux, etc.

Le Père Lejeune parle également du Manitou : « . ils reconnaissent un Manitou. ils le tiennent comme le principe des choses mauvaises; il est vrai qu'ils n'attribuent pas grand malice au Manitou, mais à sa femme qui est une vraie diablesse. »

Pour ce qui est des songes, le Père Lejeune précise que : « ils ont une grande croyance à leurs songes, s'imaginant que ce qu'ils ont vu en dormant doit arriver et qu'ils doivent exécuter ce qu'ils ont rêvé ».