Les néologismes

Le choc culturel provoqué par les premiers contacts a nécessairement ouvert la porte à la création de néologismes qui sont aujourd'hui acceptés dans une langue ou dans une autre. Cependant, les néologismes sont beaucoup moins nombreux que les emprunts directs d'une langue à une autre. À titre d'exemple, plusieurs noms de lacs et de rivières portant des noms issus des langues autochtones ont été adoptés par les nouveaux arrivants sur leur base fondamentale, mais en fonction de ce qui était littéralement ou approximativement entendu. Ainsi, des noms de lacs ou de rivières étaient francisés ou anglicisés selon les vocabulaires existants. Par exemple, si l'on décortique grossièrement le mot Mistissini fréquemment utilisé pour désigner le grand lac, la rivière et la ville du même nom, on se rend compte de l'emprunt. En fait, « mishta » signifie « gros ou grosse » alors que « ashini » signifie « pierre ou roche ». De cette grosse roche « mishta ashini » a donc été inventé le mot « mistissini » voir même « Mistassini ».

Par contre, certains mots français ou anglais ont systématiquement été empruntés par les langues autochtones, notamment en ce qui a trait aux concepts ou aux objets qui n'existaient pas jadis. Chez les Atikamekw, par exemple, on utilisera le terme « nessikanet » pour parler des cigarettes, un concept qui n'existait pas originalement. C'est le cas également pour les mots « tekalet » pour les galettes, « puti » pour bouteille et « kahpe » dont le e est prononcé en é pour café en Nehlueun.


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