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M. Jean-Baptiste Dominique (recueillie en 1978 par Mme Thérèse Verreault Raphaël)
Il est né à La Doré et par la suite ils sont partis pour Chicoutimi. Il dit que quand il était petit il restait à Ste Anne de Chicoutimi et plus tard ils sont venus habiter ici (Mashteuiatsh) pour de bon. (004-008)
Il raconte qu'il a toujours fait la trappe et que depuis qu'il se souvient de son enfance il a toujours été en forêt jusqu'à ce qu'il ait l'âge de trapper seul. Il raconte qu'il n'a jamais passé une année à Mashteuiatsh, il était plus souvent sur le territoire et il pense encore au territoire aujourd'hui. (014-022)
Il raconte qu'il a souvent rencontré ce qu'on peut appeler la misère. Comme lorsqu'il lui manquait de la nourriture et aussi lorsqu'il rencontrait des personnes qui avaient des problèmes et qu'il essayait par tous les moyens de lui venir en aide. Il est aller deux fois dans le même mois au Lac Albanel c'est à dire au mois de janvier et février. Il a dormi dehors pendant dix-huit jours. Ça c'était la vrai misère qu'on appelle et j'avais rien à manger. Ils ont rencontré un homme âgé qui était le père de Joseph Benjamin au Lac Albanel et qui n'avait plus rien à manger alors ils lui ont laissé toute leur provision et ils sont partis pour aller en chercher d'autres au Lac Albanel. (022-030)
Il raconte qu'il a eu souvent de la misère en territoire. Il dit que ça lui arrivait fréquemment de manquer de nourriture parce qu'il en partageait avec d'autres familles qui étaient dans le besoin. Il raconte qu'on ne doit pas juste regarder cette personne qui est dans la misère mais qu'il faut lui apporter de l'aide aussi pour sa survie. (034-036)
Autrefois ce n'était pas comme aujourd'hui, il fallait qu'une personne trappe pour avoir de l'argent et la fourrure n'était pas chère. Je me souviens autrefois qu'on nous donnait ¢0.05 pour une peau de rat-musqué et pour une peau de castor ça dépendait de sa pesanteur, si elle pesait une livre c'était $3.00 et c'était les plus grosses. (043-045)
Il raconte lorsqu'il est allé très loin sur le territoire, qu'il a déjà vu des traces que nos ancêtres avaient laissées. Il raconte qu'il a déjà vu souvent des anciens sites de tentements et il a vu aussi comment étaient fait ces anciens tentements d'autrefois. Ils n'avaient pas de poêle autrefois. Ces tentements étaient fait avec de l'écorce de bouleau et on y avait fait un feu dans le centre. Ces personnes ont dû passé un an à cet endroit d'après les tentements. Moi je n'ai jamais vu ça réellement mais j'ai vu le site de ce genre de tentements d'autrefois. Je ne peux pas vous racontez la façon que nos ancêtres ont vécu mais je peux vous dire que j'ai vu les traces qu'ils ont laissé. Il raconte qu'il a vu ça quand il est monté très loin sur le territoire. (053-063)
Il raconte qu'il a déjà entendu des aînés d'autrefois raconter qu'ils parlaient à un ours avant de le tuer. Il dit que lui il ne l'a jamais fait et qu'il n'a jamais vu ça mais il dit qu'il en a entendu parler par les aînés. Il dit que lorsqu'on demande a un ours de sortir de sa tanière pour le tuer il écoute. Mais lui il ne l'a jamais fait cet expérience. (066-070)
Il raconte que nos ancêtres quand ils avaient envie de fumer ou qu'ils manquaient de tabac ils prenaient ulitsheshk (l'écorce de n'importe quel arbre) comme l'épinette noire et faisaient aussi sécher les feuilles et ils en fumaient. Il dit que lui il n'était pas un gros fumeur alors ça ne lui dérangeait pas de manquer de tabac. Il dit qu'il n'a jamais essayé. Mais il dit qu'il les a entendu parler de ça. (076-082)
Il raconte aussi qu'ils faisaient le thé avec ce que nous on appelle (amiskutuki nipish). Il les a entendu dire ça. Il raconte qu'il y a des anciens et aussi son père qui lui avait déjà montré ce genre de feuille. (085-091)
Pour une personne qui n'avait rien à manger, il y a quelque chose qui est collé sur une roche et qui ressemble au goût du lièvre. On le trempe dans l'eau. Il y a déjà eu un ancêtre que cette chose là lui aurait sauvé la vie en le mangeant. Il en mangeait pas souvent mais seulement quand il avait vraiment faim. J'en ai entendu parler par des personnes âgées. (092-098)
Autrefois, quand une personne était malade en forêt il n'y avait pas de docteur. Il parle du temps de nos ancêtres. Il dit que ce sont eux qui faisaient leurs propres médicaments. Ils prenaient toutes sortes de plantes ou d'arbres médicinal. Les femmes âgées connaissaient tout ça elles. Elles savaient comment soigner tout genre de maladie. (099-102)
Il raconte qu'il se souvient d'avoir été très malade en forêt lorsqu'il avait 12 ans. Il était tellement malade qu'il ne pouvait plus rien faire. Il a été malade pendant 1 mois. Son père voulait le descendre. Il a dit à son père, je ne veux pas vous retarder, si j'ai a vivre je vais vivre et si j'ai à mourir alors je vais mourir. Il y a une dame très âgée qui est aller le voir. Elle était tenté au même endroit qu'eux. La dame âgée lui a dit, je veux te soigner. Elle lui a dit, vous voyez cette plante ? Les personnes âgées appelle ça ka kauatsh. C'est une sorte de plante qui est long et qui ressemble à du sapin. Ça pousse à travers les sapins baumier. (103-112) J'étais embarrassé dans l'estomac et je toussais beaucoup. Elle avait fait une infusion et elle lui en a fait boire. Il dit que c'était amer au goût et que le liquide était jaune. Après 1 semaine de consommation de cette tisane il raconte qu'il allait de mieux en mieux à chaque jour. Il dit qu'il allait de mieux en mieux mais il ne mangeait pas et il ne buvait que du liquide. Il consommait cette tisane a chaque jour. Il a vu son père arrivait avec un lièvre blanc. C'était l'automne. Il a alors pensé aux intestin du lièvres. Il a alors demandé à sa mère si les intestins du lièvre était déjà prêt à être manger. Parce qu'on ça ne se mange pas à n'importe quelle saison. Sa mère lui a alors demandé si il voulais en manger. Ma mère a alors arranger le lièvre et ça été son premier repas depuis une semaine. Il a mangé les intestins du lièvre. C'est à ce moment qu'il a commencé à bien guérir. Il dit que l'intestin du lièvre est très médicamenté. Le lièvre mange toutes sortes d'arbres médicamenté. L'aînée qui lui avait fait la tisane lui a alors dis d'arrêter d'en consommer. Elle lui a alors fait une tisane de cerisier (apueiminan) et elle avait incorporer un peu de rognons de castor dedans. Il dit qu'il y a toutes sortes de médecine en forêt et c'est avec cette médecine que nos ancêtres se servaient pour soigner des personnes malades il y a très longtemps. (113-135)
Il parle de la danse d'autrefois. Il dit qu'il n'y avait pas d'instruments de musique autrefois. Je sais qu'ils se rassemblaient et ils dansaient sur le tambour. Tous les aînés dansaient leur façon de danser autrefois. Il raconte qu'il y a longtemps il y en avaient qui descendaient à l'endroit qu'on appelle takutaupiss (sur la côte) et il y avait des Mistashiniulnuatsh (les cris du lac Mistassini) et il dit qu'il en avait quelques uns qu'il connaissait un entre autres un qui s'appelait Lopie.. Il dit qu'on l'invitait souvent pour aller danser sur le tambour. Il a participé souvent. Il dit qu'aujourd'hui on ne voit plus ces danses. Il raconte aussi que en bas de la côte chez M. François Germain ça dansait aussi sur le tambour. Il dit qu'il y avait beaucoup d'aînés du lac Mistassini. On n'a jamais vu ce genre de danse et il dit que peut-être qu'aujourd'hui si on nous voyais danser ce genre de danse on rirait peut-être de nous autres. (138-150)
Il raconte qu'il a monté en territoire le 15 août et il n'était pas seul quand il partait. Il y avait Joseph Connolly, Barthelemie Germain et ils étaient plusieurs. Ils se séparaient pour se rendre chacun dans leur lieu de trappe. Moi je suis aller plus loin que Mushaulagan qu'on appelle. C'est à cet endroit que j'allais trapper. Il dit qu'il a monté à cet endroit deux fois en une année et il redescendait seulement au printemps. Tout le long en descendant il ne voyait personne. Il en voyait rendu a l'endroit où ils se sont laissé et en repartant il ne voyait personne. Il en voyais quand il était rendu à Tchetogama. C'est vrai que parfois c'est ennuyant quand on est seul et surtout le soir parce qu'on a personne avec qui parler. Mais ça arrive quand même pour une personne seule de se parler à lui même lorsqu'il fait quelque chose. Il dit que lui il était comme ça. Il se parlait surtout quand il avait quelque chose à entreprendre. Dans la journée on ne peut pas s'ennuyer parce qu'on a toujours quelque chose à faire à la longueur de la journée. Et quand on arrive le soir on a pas le choix de se débrouiller parce que si on ne travaille pas on verra rien au bout. On n'a pas de radio non plus et parfois on avait seulement une montre pour savoir l'heure. Aujourd'hui quand les gens montent en territoire il apporte avec lui sa radio. Autrefois on entendait rien, on entendait seulement les écureuils criés. Mais on ne s'ennuyait et on ne se rendait pas compte du temps qui passe parce qu'il y avait beaucoup de travail. Parfois on restait trois jours à un endroit et l'on repartait pour un autre. On ne voyait pas le temps passé et on avait pas le temps pour s'ennuyer. C'est plaisant quand on est seul au loin quand on est en forme. Tout ce qu'il y a à faire c'est d'être prudent dans tout ce qu'on entreprend quand on est seul et à part la maladie. Si on tombe malade quand on est seul on peut rien y faire. (153-194)
Il donne un exemple comme Charlot Cleary, il est décédé à la tête de Péribonka. Il y a un portage de 1 mille et c'est à l'autre bout de ce portage qu'on l'aurait trouvé mort. Il était monté seul et malade. (195-199)
On raconte que la première fois qu'on a rencontré un Ilnu dans le Québec, il y avait un site de rencontre à ce qu'il a entendu dire et on les aurai chasser de cet endroit et ils ont déménagé à un autre site qu'on appelle Shatshek et ils ont encore une fois déménagé et cette fois c'était à Shekutamitsh (chicoutimi) il y avait encore un site où il y avait d'autres indiens. Cette fois on raconte qu'il y avait beaucoup de blancs à cet endroit et alors ils sont repartis pour Métabetchouan cette fois. Ils ont encore déménagé jusqu'ici et là je sais pas jusqu'à quand il y resteront cette fois. (201-209)
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